Retrait de l’investiture PS à René Dosière .

Publié le par CHANTAL MAIMON

"Continuer à énerver"

René DosièreJ’avais déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais de la Convention d’investiture pour les élections législatives du PS du 10 décembre 2011 [1]. Six mois plus tard, je n’en retire pas une ligne !

Mais une décision hautement symbolique a été prise, le 16 mai dernier. René Dosière, le député sortant apparenté PS de la 1ère circonscription de l’Aisne, s’est vu retirer l’investiture socialiste [2]. Le PS a curieusement choisi, à la place, Fawaz Karimet, qui n’est autre que le candidat du PS, en 2007… que René Dosière avait alors battu !

Outre que la logique de cette brillante stratégie ne peut que nous échapper, il convient de remarquer que le PS ne s’est pas attaqué à n’importe quel député…

René Dosière a mené un combat de tous les instants pour instaurer une éthique politique et imposer plus de transparence dans la vie publique. Il a notamment insisté pour faire toute la clarté sur les dépenses de l’Élysée et des ministères. Ses ouvrages (L’Argent caché de l’Élysée ; L’Argent de l’État) ont obligé Nicolas Sarkozy à rendre des comptes et à corriger les abus.

Le député de l’Aisne est également l’auteur d’une note remise à Jean-Marc Ayrault, quelques jours avant sa nomination à la tête du Gouvernement, qui a largement inspiré la charte de déontologie signée par l’ensemble des ministres.

René Dosière était donc plutôt du genre député utile, pour ne pas dire indispensable ! Que le PS cherche, aussi maladroitement, à s’en débarrasser n’est pas neutre.

Le journal Le Monde [3] a osé poser la question : « La Rue de Solférino a-t-elle peur que ce chevalier blanc de la transparence poursuive son combat au moment où la gauche revient au pouvoir ? » Quoi qu’il en soit, cette surprenante mise à l’écart n’augure rien de bon...

René Dosière, lui, est blasé : « J’ai l’impression que je continue à énerver. Le seul résultat, c’est que le premier tour va se transformer en un référendum sur la pratique et l’exercice du pouvoir. »

Pourquoi parler de M. Dosière dans le cadre de ma campagne ? Président-fondateur du Club « Éthique & Politique », en 2000, aux côté de Max Cavaglione qui en était le président d’honneur, j’ai proposé et rédigé un code d’éthique politique. Puis j’ai été un des membres-fondateur, en 2002, d’Anticor, l’association nationale de lutte contre la corruption. En 2006, j’ai cofondé – aux côtés de notre « René Dosière local », Jean-François Knecht – Anticor 06. Et les occasions ne m’ont pas manqué, dans notre département, de saisir le Préfet, le tribunal administratif ou le Procureur de la République pour dénoncer des malversations. Plus largement, j’ai toujours protesté, avec la plus grande véhémence, contre le gaspillage de l’argent public, généralement engendré par la droite. Mais je n’hésite pas, non plus, à élever le ton contre l’opposition socialiste lorsque celle-ci refuse de prendre ses plus élémentaires responsabilités [4]. Bref, à mon petit niveau, j’ai essayé de faire ce que faisait, à une toute autre échelle, M. Dosière.

À l’instar de ce grand Monsieur, « mon camp » ne m’a pas non plus fait de cadeaux. Évincé sans explication de ma position éligible, sur la liste de Michel Vauzelle, lors des élections régionales de 2010, cinq jours avant le second tour [5], je peux en témoigner. Depuis, je subis, chaque année, une conférence de presse organisée spécialement par le PS pour m’invectiver [6] [7]. Le message martelé est toujours le même : « Jean-Christophe Picard ne doit absolument pas être élu. D’ailleurs, il ne doit même pas être candidat ! »

Vous comprendrez donc que je suis sensible au sort réservé à René Dosière qui, pour moi, n’est pas l’homme à abattre mais, au contraire, l’exemple à suivre. Pour dire les choses clairement : c’est ce genre de député que j’ambitionne d’être.

Bref, moi aussi je risque de « continuer à énerver ».

 

Jean-Christophe PICARD

Président du PRG 06,

Président "ANTICOR" 06

Candidat aux législatives 3éme circonscription de Nice

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